La libéralisation du marché automobile



Le mercredi 18 décembre 2013, le gouvernement cubain a mis fin a un demi siècle d'interdiction d'importation et de vente de véhicules. Cette nouvelle mesure fait partie d'une série qui depuis trois ans vise à améliorer l'économie de marché dans un système économique à bout de souffle. 

Avant cela il fallait une autorisation gouvernementale pour posséder une voiture. L'automobile a aussi été utilisé comme cadeau des dirigeants aux cubains ayant accompli quelque chose d'exceptionnel. En posséder était alors un signe ostensible de puissance, de richesse, sur une île ou le salaire moyen par habitant est de 15€ par mois.

Une législation qui réforme la tradition cubaine

Les Lada soviétiques sont récurrentes dans le paysage Cubain
L'importation de véhicule par des particuliers était jusqu'alors interdite, à de rares exceptions : cela a créé a Cuba un paysage connu partout dans le monde pour ses voitures, là où se côtoient des Américaines de 1960, les Moscovitch et Lada soviétiques importées  d'URSS dans les années 1970. les spécialistes estiment à 60 000 le nombre de voitures américaines qui circulent sur l'Ile.
en 2011 le régime Castriste a autorisé la location/vente d'automobiles entre cubains. A  priori, un changement formidable pour 3  générations qui ont toutes connu d'une certaine  manière cet embargo.


Il y a près de 60 000 véhicules américains sur l'île

Cette nouveauté brise beaucoup de tabous idéologiques, car posséder une voiture a toujours été considéré comme un luxe bourgeois par les mentalités prolétaires : luxe réservé aux grandes classes moyennes, ou ceux dont la famille vivant à l'étranger est en mesure de leur envoyer de l'argent.

Une progression économique à nuancer

Il y a 21 voitures pour 1000 habitants à Cuba
Mais l'apparition de cette réforme n’apparaît pas forcément comme une bénédiction pour le moment à Cuba: Le gouvernement de Castro a le monopole sur le marché de l'automobile. Ensuite, il a été mis en place une taxe d'importation de 50% sur l'importation des véhicules. De plus la rareté de l’automobile la rend d'autant plus inaccessible: en effet, avec un salaire mensuel de 480 pesos, soit 15€. La majeure partie des Cubains aura d'autant plus de mal à s'en procurer que le prix de l'automobile est en moyenne 6 fois supérieur à celui qui est proposé en Europe. Ainsi une Peugeot 301 coûtant 8000€ sur le continent, est commercialisée sur l'île au prix fort de 100 000 pesos cubains, soit 80 400€ ! Il faudrait pour un cubain moyen mettre son salaire de côté pendant 6000 mois, soit 500 ans pour réunir cette somme. Le prix des voitures, démesuré, répond à l'objectif du gouvernement de limiter le trafic routier, la pollution, et ne pas gâcher l'identité de l'île pour des raisons touristiques. De plus, l'embargo économique des Etats-Unis est en grande partie responsable de la rareté de l'automobile à Cuba.



Posséder une voiture a Cuba reste un luxe en 2015

La libéralisation du marché automobile n'a donc apporté qu'une fausse joie aux cubains qui devront continuer à s'échanger des véhicules fossiles des années 60.  Depuis la réforme, 50 voitures et 4 motos ont été vendues dans les concessions, indique Radio Rebelde. Cuba reste un tout petit marché automobile, équivalent à celui du Népal ! Mais la levée de l'embargo proposée par Barack Obama et la mondialisation résoudront-t-elles ces problèmes ?  Quel est l'avenir pour le paysage automobile de Cuba ?

Aucun commentaire: